GLITCHES
Durant l’année 2021, la question de l’utilisation l’ingénierie génétique a fait surface dans le débat public avec la découverte par le citoyen de l’existence de laboratoires hautement sécurisés manipulant des virus et l’arrivée, sur le marché du médicament, de produits à ARNm.
L’idée était de faire une correspondance métaphorique entre le génome humain qui donne les traits et les formes caractéristiques du visage et le code informatique d’une image numérique qui restitue la fraction de réel saisie par le capteur de l’appareil. Jusqu’à quel point, pouvons-nous manipuler l’un et l’autre sans dénaturer la restitution finale ?
Dans un premier temps, j’ai repris quelques clichés issus de ma série sur l’autoportrait, « Unfolded Self-Portrait » pour les « glitcher » en introduisant aléatoirement des bugs dans les fichiers sources, et en déplaçant des morceaux de code. Puis, dans une deuxième série, j’ai ouvert les fichiers dans un logiciel de traitement du son (Audacity) et j’ai appliqué aux fichiers images des effets destinés aux sons : boucle, amplification, filtre passe-haut, réverbération, écho. Enfin, j’ai fait générer par une IA un visage entièrement artificiel que j’ai greffé sur un de mes autoportraits, créant ainsi une chimère hybride entre un visage humain et un visage entièrement simulé.
Pour terminer ce travail, je vais introduire sur un même fichier des perturbations de plus en plus importantes et voir quand et dans quelles mesures celui-ci perd toute structure reconnaissable.
Certaines des manipulations que j’ai appliquées aux fichiers sont aussi des manipulations expérimentales développées dans des laboratoires sur le génome végétal, animal, mais aussi humain. Beaucoup de recherches sont en cours et les avancées sont rapides. Quelles incidences pour le patrimoine génétique du vivant de notre Terre ? Ne joue-t-on pas aux apprentis sorciers ?


















