UNFOLDED SELF-PORTRAIT

Ce projet a été initié lors de l’atelier créatif du CPIF  en 2020-2021 sur le thème de l’autoportrait. Par opposition aux classiques du genre, appareil tenu d’une main, selfie, miroir, trépied et déclencheur à distance, j’ai opté pour le scanner à plat. Dans un premier temps, j’ai obtenu des clichés assez surprenants, avec une grande profondeur dans les détails, et une présence importante du regard due certainement à la faible profondeur de champ qu’impose ce genre d’appareil. Cependant, il y avait quelque chose de plus. J’ai remarqué d’étranges artefacts inattendus générés par la lenteur de déplacement de la rampe, enregistrant de faibles mouvements de mon visage.

Je pouvais donc effectuer des déplacements dont chaque position serait enregistrée et ainsi faire tourner ma tête sur la vitre du scanner pour obtenir un portrait complet, montrant en même temps les deux faces de mon visage.

Je me suis vite aperçu que je pouvais regarder dans une direction lors du passage de la rampe sur mon côté gauche, puis regarder dans une autre sur le côté droit. Il en était de même pour mes expressions, triste sur le côté gauche, neutre de face et souriant du côté droit.

En définitive, j’ai obtenu un autoportrait complet du point de vue spatial, mais aussi du point de vue temporel.

D’une manière plus générale, il n’y a pas d’instantané, même avec un appareil photo classique. En effet, il existe un certain temps de balayage des rideaux pour impressionner la pellicule ou le capteur. Certains pixels impressionnés quand les rideaux sont en haut sont plus anciens que ceux impressionnés à la fin de leur course. Une photo à un début et une fin, fussent-elles très proches.

Est-il possible de saisir et d’immobiliser l’instant présent ?